Histoire du lieu
Douze siècles d’histoire
Tout commence en 782 avec l’arrivée de Wittiza, mieux connu aujourd’hui sous le nom de saint Benoît d’Aniane, en vallée de l’Hérault…
De la fondation à la destruction
Il fonde l’abbaye bénédictine d’Aniane et s’installe dans les dernières décennies du VIIIe siècle sur le territoire du futur village d’Aniane. Wittiza, aristocrate wisigoth et fils d’Aigulfe, comte de Maguelone, prend rapidement le nom de Benoît, en hommage à Benoît de Nursie, auteur au VIe siècle d’une règle monastique qu’il va réformer.
À partir de 782 Benoît d’Aniane construit un monastère qui inclut une église dédiée au Saint-Sauveur. Cette abbaye devient le pôle de diffusion de la règle bénédictine dans le royaume d’Aquitaine. Benoît d’Aniane est appelé à la cour de Louis le Pieux (Aix-la-Chapelle) pour réformer les monastères et diffuser la règle bénédictine sur l’ensemble de l’Empire carolingien.
Après des périodes d’affaiblissement et d’épanouissement au cours du Moyen Âge, l’abbaye d’Aniane connaît un épisode tragique : en 1562, lors des guerres de Religion, elle est en grande partie dévastée et l’abbatiale Saint-Sauveur est ruinée.
La reconstruction par les mauristes et la filature de conton
En 1633, l’abbaye d’Aniane est rattachée à la congrégation de Saint-Maur qui obtient la reconstruction des bâtiments conventuels et de l’église Saint-Sauveur. Les mauristes s’engagent dans un long chantier qui sera à peine terminé à la Révolution française.
Suite à sa mise en vente en 1791, la famille Farel achète le lieu pour le transformer en filature. Celle-ci fonctionne de 1793 à 1843 et accueille jusqu’à 150 ouvriers.
La période pénitentiaire
En 1842, le directeur de la maison centrale de Montpellier visite l’ancienne abbaye d’Aniane dans le but d’y installer un nouveau centre pénitentiaire qui entre en fonction dès 1845. De grands travaux sont alors réalisés : nouvel accès, construction des ailes de la cour d’honneur, du mur d’enceinte, de la caserne (école élémentaire actuelle) ; ajout d’un second étage sur l’un des bâtiments conventuels pour augmenter la capacité des dortoirs de la maison centrale.
En 1885, la maison centrale est remplacée par une colonie industrielle pour jeunes délinquants. Cette colonie accueille des mineurs qui travaillent dans des ateliers. Ils produisent tout le nécessaire pour l’institution et les autres Maisons d’Éducation Correctionnelle du pays.
De la répression à l'éducation
Les principaux changements suivent l’ordonnance de 1945. Celle-ci entraîne la généralisation des tribunaux pour enfants, la création du poste de juge des enfants et des Institutions Publiques d’Éducation Surveillée (IPES). Aniane prend le statut d’IPES en 1953 privilégiant ainsi la formation professionnelle par l’obtention de CAP avant d’évoluer en Institut Spécialisé d’Éducation Surveillée (ISES) en 1975. Ces deux dernières étapes traduisent une volonté d’éducation et de réinsertion. Le Ministère de la Justice ferme définitivement le site en 1998.